Non, l’heure n’est pas encore à l’anniversaire de Final Fantasy, la série fêtera ses 30 ans l’année prochaine.
Suite à l’annonce de la date de sortie de Final Fantasy XV, lors d’une conférence spéciale ou toute la presse était conviée,on est en droit de se demander ou va la série et plus globalement ou elle se situe actuellement en termes d’attractivité.
La malédiction du Chiffre 13
Pour rappeler les faits, c’est en 2006, à l’heure de l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles que Square-Enix annonce la sortie de la trilogie Fabula Nova Crystallis, qui comprendra donc 3 jeux spécifiques :
- Final Fantasy XIII : nouvelle itération canonique, se passant dans un univers de type S.F , exclusif à la PS3
- Final Fantasy XIII versus XIII : se voulant plus contemporain-Fantasy et moins S.F que son grand frère,toujours exclusif à la PS3.
Et enfin, Final Fantasy Agito XIII :Spin off prévu pour la Playstation Portable de Sony. - Final Fantasy XIII sortira dans la douleur en 2009, accusant plus d’une année de retard sur le planning initial.
L’exclusivité PS3 explosant en vol lors de la conférence Microsoft à l’E3 2008. Le président de Square Enix, alors convié par Microsoft pour présenter le catalogue de jeux commandé exclusivement sur la Xbox 360, la firme de Bill Gates soucieuse à l’époque de conquérir le marché japonais, rappelle le président de Square Enix sur scène, qui revient serrer la main du président de Microsoft-Game pour indiquer que Final Fantasy XIII sortirait aussi sur Xbox 360.
Le Twist sera le gros coup d’éclat de l’E3 2008. Et nous fera surtout comprendre que dans une industrie ou les coûts de développement toujours plus élevés sur les nouvelles plateformes en HD, le multiplateforme est une obligation de rentabilité.
Final Fantasy XIII sors en décembre 2009 au Japon et se vend à plus d’un million d’exemplaires, et connaîtra un succès important en Occident. Néanmoins, le jeu qui est sans doute sorti un peu trop vite, quand on se place du côté des joueurs et des développeurs, la direction et les principaux actionnaires de Square, eux, accusant le studio d’avoir pris trop de retards dans le développement , déçoivent énormément une majorité de sa fan-base.
Vous pouvez allez sur n’importe quel forum de site de jeux vidéo bien connu, vous tomberez la plupart du temps sur des critiques acerbes voir mauvaises concernant cet épisode.
La série Final Fantasy étant initialement calibré pour plaire aux adolescents japonais, une nouvelle génération de joueurs occidentaux arrivant à maturité, ne se rend alors pas compte qu’elle n’est plus forcément le public visé.
Les graphismes en HD des cinématiques mettant en scène des personnages caricaturaux , et qui vous font incarner des adolescents déguisés en cosplay pour allez sauver le monde a du mal à passer chez certains. Le côté hyper dirigiste du jeu qui vous emmène dans un long couloir pendant 20 heures fait aussi criser les fans, dont la série évoque depuis toujours le voyage, le dépaysement.
Et pendant ce temps là, les développements des 2 autres Final Fantasy XIII évoqués plus haut prennent du retard. Square Enix décide à la place, de sortir 2 suites au Final Fantasy XIII canonique, qu’ils appelleront sobrement Final Fantasy XIII-2 et Final Fantasy XIII-3.
Une érosion des ventes
Final Fantasy XIII n’ayant pas fait l’unanimité auprès des fans, ses 2 suites directes voient leurs ventes s’éroder fortement :
- Final Fantasy XIII se vend à 5.5 millions d’exemplaires.
- Final Fantasy XIII-2 fait 2 fois moins bien avec environ 2 millions.
- Et Final Fantasy XIII-3 arriverait difficilement à 1,5 million d’exemplaires distribués.
Et pendant ce temps là, Final Fantasy Agito XIII devient Final Fantasy Type-0 et sors dans un certain anonymat dans nos contrées sur PSP. En même temps, ce n’est pas comme si Square-Enix, à force de changer le nom de ses jeux aidait vraiment son public à s’y retrouver dans cette bouillie de communication.
Entre temps ,Final Fantasy XIV, MMO-RPG sortie en 2010, se voit retiré de la vente, pour cause d’une finition indigne d’une boîte comme Square Enix. Les acheteurs recevront tous un mail d’excuse du président de Square-Enix, (c’est typiquement Japonais), promettant de ressortir le jeu une fois qu’il aura été revu et finalisé, qui arrivera 3 ans plus tard, et qui cette fois plaira au public.
Quid du prochain Vrai Final Fantasy ?
Et bien sachez que Square annoncera cet opus en 2013, et qu’il s’agira enfin de Final Fantasy versus XIII qui deviendra alors Final Fantasy XV. Ou comment effacer subtilement la marque « XIII » qui a tant déplu aux joueurs au profit d’un chiffre romain neuf. La boucle étant bouclée.
Ceci nous ramenant à la semaine dernière avec l’annonce de la date de sortie de Final Fantasy XV, qui arrivera le 30 septembre prochain, accompagné d’une série animée et d’un film en image de synthèse dédié.
L’objectif avoué ? En vendre 10 millions d’exemplaires. Vendre l’intégralité des 10 000 stocks d’éditions limitées (prix annoncé 269€!) Et aussi de renouer avec un public biberonné par les Final Fantasy époque PlayStation 1. Sauf que suite aux divers développements chaotiques emmagasinés, aux retards accumulés, aux dépenses invraisemblables entassées, Square Enix est-il légitime à bomber le torse?.
À l’heure ou le marché japonais des consoles de salon a laissé place au très lucratif marché smartphone, Square Enix nous donne l’impression de croire plus que nous en son nouveau projet de Final Fantasy.
Néanmoins, et au vu de ce qui aura historiquement représenté un véritable chemin de croix en la matière, au vu des déboires, des déceptions et des retards, Square Enix a depuis changé son fusil d’épaule en proposant une communication beaucoup plus suivie, avec des fils d’actualité remplit chaque semaine de nouvelles sur le jeu et qui est en adéquation avec le monde d’aujourd’hui, donc de Twiiter, et de YouTube. Square Enix donne même l’impression d’être trop soucieux que son futur bébé plaise à son public.
Des questions-réponses/sondages sont régulièrement effectuées au gré des diverses présentations de nouvelles images ou de vidéos.
2 démos auront été mise à disposition des joueurs, une en 2015 et une très récente, sortie la semaine dernière et servant de démo technique, mettant en avant les éclairages et différents effets graphiques du jeu, le contenu, lui sera de plus indisponible dans le jeu final.
Square Enix s’est donc très clairement lancé dans une politique de réconciliation avec son public, et tous les moyens sont mis en œuvre pour renouer avec celui-ci, quitte à revenir au Trans-Média.
Initialement annoncé en 2006, Final Fantasy XV, on imagine très bien que ce jeu a du couter les yeux de la tête à Square Enix. Que son approche en « Open World » pour se calquer sur le modèle des blockbusters occidentaux quitte à mimer GTA en baladant les héros dans une voiture.
De l’aveu même de Square-Enix, la date de sortie prévue pour le 30 septembre, échappant donc subtilement à la confrontation directe contre les grosses productions occidentales prévues pour les mois d’octobre et surtout de novembre pour la grande bagarre annuelle de Noël, est surement le signe d’une crainte de ne plus faire le poids comme c’eut été le cas auparavant, face aux Call Of Duty et consorts.
Et qu’en est-il aux Etats Unis et en Europe,Pays qui représentent les plus gros marchés ?
Il n’y a qu’à s’attarder sur les rayons de jeux vidéo de la FNAC, ou de Micromania pour y constater une omniprésence de productions occidentales, jeux dont le gameplay tourne bien souvent sur l’utilisation d’armes à feu, et n’ayant rien à voir avec les productions japonaises de Square Enix.
Évidemment, l’avenir nous le dira. Mais nous sommes en lieu de nous inquiéter quant à la propension de Square Enix à continuer à proposer des gros jeux , surtout dans une industrie japonaise, ou à l’instar des Konami voir Capcom, le mobile semble prendre de plus en plus de place, la rentabilité de ce dernier permettant de minimiser les coûts de développement, et donc de minimiser les risques.
Et vous ? Achèterez vous Final Fantasy XV ?