Mon MacBook, Adobe CC et moi.
J’aimerais partager avec vous mon expérience utilisateur de 2 mois passés avec mon nouveau MacBook 12″ Retina, notamment parce que je n’avais pas trouvé de tels retours au moment où j’ai hésité à choisir cette machine.
Pour décrire mes usages, je ne suis pas gamer, je ne produis pas de 3D, ni de gros montages vidéo, mais je suis très utilisateur de toute la suite Adobe CC, puisque je suis formateur et enseignant sur ces logiciels. Notamment Photoshop, que je pousse assez loin dans ses retranchements (objets dynamiques, traitements vidéo…). Egalement les outils de digital publishing, comme Aquafadas.
Je suis aussi musicien, et j’utilise Logic Pro, GarageBand, et Kontakt.
Je fais un peu de montage vidéo avec FinalCut, et bien sur toute la panoplie d’outils du quotidien : Mail, Facebook, twitter, youtube, VLC, etc
Tout ça pour vous dire la pratique que j’ai d’un Mac, la puissance de travail à laquelle je suis habitué, et ce que j’attends de retrouver sur une configuration portable.
Bon ok, je suis un Mac user depuis… le début.
J’ai commencé avec un Apple IIc, puis un Mac SE30, un Mac II Fx, puis toute la généalogie, et j’ai été revendeur Apple spécialisé en PAO jusqu’en 2002. Je me suis rarement trompé sur mes choix perso de Mac, en privilégiant les fins de génération, pour avoir du matériel éprouvé, et poussé à maturité. Surtout que chez Apple, essuyer les plâtres n’est jamais une expérience agréable… Et certaines machines ont été de vraies ratages.
(Un PowerMac 6150, une horreur plastique et une daube fonctionnelle… Heureusement que Steve est revenu !)
En ordi portable, j’ai eu quelques mois un MacBookAir, en 8 Go de RAM et 512 de SSD. Assez bonne machine, une bonne Clio diesel commerciale efficace, mais avec laquelle je n’ai jamais eu de vrai plaisir d’utilisateur. Or, avec un Mac, je trouve que la notion de plaisir est importante. Surtout avec une machine qu’on utilise au quotidien, et professionnellement. C’est même certainement ça qui m’a fait continuer avec cette marque, malgré les déboires et désillusions (non, je n’ai pas d’actions chez Apple…)
Donc, j’ai revendu mon MacBook Air, et je me suis retrouvé devant LA question : MacBook ou MacBookPro ?
Je voulais une machine légère, très portable (donc surement pas un 15“), un écran Retina de qualité, et assez de puissance pour faire en gros ce que je fais avec mon iMac, qui reste ma machine principale. Et je n’ai pas du tout envie de mettre 3.000 € dans un nouveau MacBook Pro !
Je suis allé dans un AppleStore, et j’avoue avoir flashé sur le design des MacBook 12“ Retina. La finesse, le clavier, l’écran, le trackpad… pour moi c’est une des plus belles choses produites par Apple depuis un bon moment.
Mais bon, j’ai lu plusieurs tests et articles sur cette machine, qui m’ont refroidi et fait hésiter. Les 8Go de RAM maxi et non extensibles vont me suffire? Le processeur M5 ne va pas être à genoux au moindre boulot Photoshop? Est-ce que le port USB-C unique ne va pas trop me limiter ?
Je choisis de prendre le risque, et avec une petite montée de sueur froide je commande un MacBook 12“ d’avril 2016, Core m5 à 1,2GHz, 8 Go de RAM, 512 Go de stockage flash PCie, carte vidéo Intel HD 5300.
Je l’ai acheté 1529 € sur le Refurb, en reconditionné, comme pour toutes les machines que j’ai achetées. Le prix me parait assez raisonnable, surtout pour Apple.
Et bien, résultat des courses : content ! A beaucoup de points de vue.
J’ai choisi le MacBook en gris sidéral. C’est vraiment un bijou au niveau design, encore plus que les derniers MacBook Pro.
Ce qui saute aux yeux : la compacité, la rigueur de fabrication, la finesse (13mm d’épaisseur), et le poids plume : 900 grammes. Grand plaisir de l’avoir dans ma sacoche en bandoulière, et de ne pas sentir son poids. Je le balade partout, je l’utilise partout, comme je le faisais avec mon iPad.
La finesse, les proportions, le nouveau clavier le grand trackpad, l’écran Retina : tout est à l’évidence pensé, travaillé, designé. Là je reconnais la culture Apple, capables quand ils veulent de faire d’un simple ordi un objet désirable, qu’on va avoir plaisir même juste à regarder.
Le logo de la pomme au dos : contrairement à beaucoup, moi je préfère qu’il ne soit pas éclairé. C’est plus discret, plus élégant, et l’effet miroir noir rappelle un vernis sélectif.
L’écran 12“ rétina (dale LED IPS)
Ecran magnifique. Piqué et précision colorimétrique, confort de lecture (les derniers MacBook Pro sont presque trop lumineux à mes yeux). Je ne vois pas vraiment de différence avec un 13“, mais avec un encombrement réduit au maximum.
La carte vidéo fait son job, et j’ai pu le brancher sur des écrans de conférence en HDMI sans aucun problème, jusqu’à 3840 x 2160 pixels.
On dit Retina pour un écran dépassant les fameux 72dpi. Celui du MacBook est à 226 dpi, ce qui permet un confort et une précision de lecture proches du print. Quand on y a gouté, c’est cruel de devoir revenir à un écran non-rétina… Et pour regarder des films ou des séries, c’est top !
Puissance et optimisation
Bon, passons aux choses sérieuses : j’installe toute la suite Adobe CC (une licence permet une installation sur 2 postes), Xcode, Aquafadas, la suite Apple, FinalCut, Logic, Kontakt… Tout se passe au mieux, et je sens déjà la vitesse du SSD dans la moindre opération. Tout est rapide, fluide, hyper-réactif.
Bon sang, j’ai l’impression d’être au volant d’une Jaguar F-Type et de rouler en ville : tout est facile, précis, et on sent que le moteur est prêt à partir à la moindre accélération. Et je leur trouve un certain raffinement de design en commun.
Je lance Photoshop CC 2017 : 2,5 secondes. J’en reste baba… Vroum.
Donc, après 2 mois d’utilisation au quotidien, je peux dire : aucun problème pour faire tourner une suite CC typée PAO avec ce MacBook. Je lance souvent Photoshop, InDesign, Illustrator, Bridge, Muse, AcrobatPro, et je n’ai pas de ralentissement.
Hier j’ai travaillé un fichier Photoshop de 250 Mo, dans lequel j’ai intégré et travaillé une vidéo MP4 de 30 Mo. Pas de problème.
J’ai aussi travaillé avec le plug-in Aquafadas et InDesign : les temps de génération, d’encodage des prévisualisations sont rapides, ce qui rend le travail vraiment agréable.
Tout se fait plus vite et plus confortablement que sur mon brave iMac. Ok mon iMac est de mi 2011 et en fin de vie, mais quand même c’est un Core i7 4 coeurs, avec SSD et 12 Go de RAM.
Alors bon, ce n’est pas une machine de production lourde, et je ne me lancerai pas dans de gros montages vidéos, des calculs 3D lourds, ou des fichiers Photoshop de plusieurs Go… On sent que c’est sur la longueur, sur des calculs longs qu’on atteint vite ses limites et que les performances du processeurs s’effondrent.
Mais le MacBook dépasse mes attentes, et me permet certaines taches que je n’aurais pas cru vraiment possibles. Tout ça dans un silence de fonctionnement total, puisque pas de ventilateur.
Je pense que ces performances tiennent surtout au travail d’optimisation d’Apple et d’Adobe. On sent que Sierra (MacOs 10.12) a été travaillé particulièrement pour les portables de nouvelle génération, et qu’il a été beaucoup plus abouti et optimisé dans ce sens que les précédents OS. Surtout par rapport à El Capitan qui était un machin mal dégrossi, énergivore, et qui me générait des plantages incompréhensibles.
On sent aussi la vitesse et réactivité du SSD (enfin, ici plus exactement de la mémoire flash PCie). Quand on a connu les disques durs à plateaux, on est dans une autre galaxie… On passe en hyperlumière, Chewi.
Du coup l’utilisation au quotidien est un régal. Tout s’enchaine à une vitesse et avec une fluidité spectaculaires (on le remarque souvent quand je suis en recopie vidéo, sur grand écran en formation ou dans mes cours).
J’avais lu une interview de Tim Cook qui disait qu’aujourd’hui on arrive à la fin de la course à la RAM et vitesse de processeur. Il vaut mieux chercher l’optimisation software / hardware, et pour ça Apple est devenu très fort (l’univers fermé qui est tant reproché leur permet mine de rien une maîtrise de l’ensemble).
Adobe aussi, avec la suite CC, a sérieusement ré-écrit et optimisé ses logiciels, ses moteurs, et aujourd’hui Photoshop par exemple exploite vraiment les performances de ces machines.
USB-C
En connexion, on a droit à 1 seul port USB-C, et c’est tout. C’est radin, c’est le fameux point qui fâche, et qui a déchaîné les foudres et critiques sur les réseaux… Et bien moi je suis pour. Apple a toujours fait des choix assez radicaux de ce type, et heureusement car ça fait bouger les choses. Sans ça, on en serait encore avec des lecteurs de disquettes et du scsi…
J’ai acheté un Hub multi-ports Satechi (qualité et design parfaits avec le MacBook), que j’ai toujours sur moi, et j’ai tout ce qu’il me faut.
Par exemple hier j’avais branché sur le Hub le chargeur du MacBook, mon disque dur externe USB3 (les taux de transferts du MacBook sont bons), une tablette Wacom, mon iPhone qui du coup est en charge rapide, et tout ça balancé sur un écran géant en HDMI 4K. Ou est le problème…?
Et puis je trouve cohérent et moderne de n’avoir plus qu’une seule norme de connexion multifonctions.
Batterie et charge
Là aussi bonne surprise. Il m’arrive de partir le matin sans le chargeur, sachant que le MacBook va tenir toute la journée, même avec WiFi et sortie HDMI. Du coup je laisse mes étudiants se battre pour trouver des prises libres pour brancher leurs vieux MacBookPro… (oui je sais, c’est facile… 😉
Clavier papillon
On aime ou on n’aime pas. J’avoue qu’il faut un peu de temps pour s’y faire, mais moi qui tape beaucoup, j’aime beaucoup.
Les touches papillons sont larges, et leur frappe / clic assez ferme (du coup ça fait un peu de bruit quand on tape, et parfois mes voisins dans le train me regardent de travers quand je tape Enter…). L’usage est confortable, pour moi. Et puis quelle finesse ! On voit un design inspiré du côté de l’iPad, plus que des MacBook Pro.
Le rétro-éclairage est aussi beaucoup mieux que sur mon ex MacBook Air.
Le grand trackpad avec forcetouch
Presque un peu trop grand. Il m’arrive d’avoir les poignets qui trainent dessus quand je tape un texte, et de faire bouger le curseur sans le vouloir. Mais cela permet des gestes un peu comme sur un iPad. Par exemple j’aime beaucoup pouvoir faire défiler mes différents « bureaux » Spaces avec 3 doigts, pouvoir zoomer-dézoomer sur une page Web en pinçant, afficher les espaces de travail en poussant vers le haut avec 4 doigts…
Il m’a fallu un peu de temps pour me faire à ces gestes, mais c’est pratique et bien pensé. Bon travail d’UX et d’ergonomie. Ça permet une utilisation confortable, sans se sentir trop limité par l’écran 12“.
Ces fonctions qui ne me paraissaient pas utiles sur mon iMac deviennent évidentes, sur un portable. On voit bien qu’Apple a pensé son OS pour un usage mobile.
Quant à ForceTouch, personnellement je n’ai toujours pas vu l’intérêt concret pour l’instant (je pense que son usage reste encore à inventer, un peu comme pour la Touchbar des MacBookPro)
Apple OS
Un exemple de Continuité, que j’apprécie : j’ai commencé cet article avec l’utilitaire Note, sur mon iMac. Je l’ai continué dans le train sur le MacBook. J’ai fait quelques corrections pendant le repas sur mon iPhone. Et de retour à la maison, sur l’iMac, tout est parfaitement synchronisé, sans que je n’aie rien eu à faire.
Tous mes contacts sont synchronisés, et Messages me permet de lire et écrire des textos, que ce soit depuis le MacBook, l’iMac, l’iPhone ou l’iPad. Idem pour les mails.
J’ai pris l’habitude aussi d’utiliser iCloud Drive (j’ai pris l’option 50Go), pour la plupart de mes fichiers du quotidien. Ils sont alors disponibles partout (à condition d’être connecté, évidemment…). J’essaie de stocker le moins possible sur le MacBook, histoire de ne pas le saturer et de laisser de l’espace en disque de travail pour Photoshop et les autres.
Alors il faut bien des défauts…?
Tout d’abord, bien sûr, l’aspect non extensible, non évolutif, y compris de la RAM, ou de la mémoire de stockage… Grrrrrr ! J’aurais au moins aimé une option à 12 ou 16 Go de RAM (mais ça concurrencerait certainement trop les MacBookPro…)
Autant j’approuve qu’il n’y ait plus que de l’USB-C multifonctions, autant je regrette que le connecteur ne soit pas de type MagSafe, la connexion magnétique qui se déconnectait lors d’un coup ou d’une tension sur le cable. La légèreté du MacBook me fait vraiment craindre un joyeux moment si je me prends les pieds dans le tapis, ou si mon chat Malévitch s’amuse à tirer sur le câble…
Je sais que des fabricants vont bientôt sortir des connecteurs USB-C magnétiques, permettant la charge et le transfert. Je serai un des premiers clients.
Tant que j’y suis, oui j’avoue qu’un deuxième port USB-C ne serait pas du luxe…
Un détail, mais qui pour moi n’en n’est pas un : je n’aime pas du tout la résistance de la charnière, lors de l’ouverture. Quand je soulève le capot avec un doigt, le MacBook a tendance à vouloir suivre et je suis obligé de tenir la partie inférieure avec l’autre main. Bon, je pense que ça va se roder et s’assouplir à l’usage, mais je trouve qu’Apple aurait pu penser un système d’ouverture plus smart, dynamique, voir motorisé… Quelque chose de plus class, quoi, et à la hauteur du design global.
Conclusion
A part ça, franchement pas grand chose à dire. Ce MacBook est pour moi une vraie réussite. Moderne, convaincant, il répond parfaitement à mes usages de professionnel, surtout en seconde machine.
Certes il n’est pas fait pour de la production lourde en vidéo ou en 3D, mais il permet quand même de travailler sérieusement de la PAO et infographie, voir des vidéos pas trop longues. Et c’est un vrai régal pour tout le reste de l’utilisation personnelle, quotidienne.
C’est aussi un plaisir pour les yeux, et quand je le sors dans le train, les regards ne manquent pas (pourtant je ne l’ai pas pris en Or rose…), ainsi que les questions sur cette machine.
Raison pour laquelle j’ai écrit cet article, ce témoignage, en espérant qu’il vous sera utile au moment de faire le choix de votre prochain compagnon de route…
Breaking news !
Apple a plus ou moins annoncé un rafraichissement de la gamme, certainement d’ici cet été 2017 ou à l’automne. On attend surtout des nouveaux MacPro (pour l’instant Apple n’a jamais été capable de proposer des MacPro réellement sérieux), des nouveaux iMac plus pro (là je suis trèèèèès intéressé), et assez probablement une mise à jour du MacBook. Alors, peut-être attendre un peu, soit pour ces nouveautés, soit pour une baisse des modèles actuels sur le Refurb…?
Sur ces mots, je vais prendre mon MacBook sous le bras (je lui ai choisi une pochette DodoCool en tissu léger, agréable et sécurisante), et profiter de cette belle journée de printemps pour aller travailler au soleil. Bonne journée à tous !
(je sais, ce n’est pas moi sur la photo, ni un MacBook 12 non plus, d’ailleurs…)
(là c’est moi et mon pote Vince! 😉
Merci pour ton témoignage mon Vinch, je croyais que tu avais acheté un MacBook Pro, mais non !! c’est bien un simple MacBook ! Super article en tout cas, je connais ton impartialité dans ce domaine et ton expérience est très utile. En effet, je trouve qu’en ce moment nous sommes beaucoup à peut être trop mélanger notre sentiment d’insatisfaction et d’incompréhension par rapport à Apple et ses produits pour les pros trop bribés (impossible à faire évoluer la RAM, le disque dur, la carte graphique…) mais qui dans le même temps crée des produits efficaces et super mega stables.… Lire la suite »
Bonjour Vincent, en 2020, que conseilleriez-vous comme seconde machine (je viens d’acquérir un IMac 27 ») pour un usage nomade dans les centres d’archives (je suis historienne pour les architectes du patrimoine) et la vie quotidienne. J’utIlise quotidiennement Indesign pour mettre en page mes dossiers, un petit peu Illustrator et Autocad pour des plans que je ferais certainement sur le IMac. J’ai reçu de la part des vendeurs des conseils divergents et une orientation sur le MacBook Pro. J’etais sur Pc auparavant alors j’ai besoin de conseils pertinents et votre article me fait envisager peut-être un autre ordinateur que le Pro… Lire la suite »