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Tout projet de publication digitale, à destination des tablettes ou des smartphones, se doit de cibler un large public , indépendamment de la plateforme choisie. Lors de la préparation du projet, avec le client, avant même l’établissement des maquettes, il est indispensable de déterminer les choix technologiques qui vont cibler telle et telle plateforme. Ce choix est souvent dicté par le client qui peut se décider sans forcément connaître la réalité du marché, ou bien avoir une vision déterminée par les informations provenant de développeurs d’applications, ou de sites web. Or le client connait peu les contraintes de la publication digitale qui ne sont pas du tout celles de la publication d’une application, car chaque solution de publication impose sa propre contrainte qui est liée à l’application gérant l’abonnement, la lecture de la publication et de ses interactions ainsi que le retour d’information provenant du lecteur final. Ces applications permettent un contenu riche (animation, interaction, jeux, etc.), à différencier d’une publication peu enrichie type ePub 2.0 (livre numérique) ou le problème de la distribution ne se pose quasiment pas. C’est pourquoi souvent le choix de la publication sur d’autres système que l’OS d’Apple est imposé dans le cahier des charges. Peut-on toucher la totalité des utilisateurs sur Google OS ? Est-il si simple de publier pour Google ? Pas si sûr.

Les acteurs en présence

Actuellement, les supports mobiles se partagent en plusieurs systèmes d’exploitations (smartphone et tablette) :

  • iOS (Apple)
  • Android natif (sans surcouche)
  • Android modifié par le constructeur (Amazon,Intel, HTC, ARM, Samsung, Motorola et eBay)
  • Windows mobile (windows 7 et 8)
  • Bada (samsung)
  • Linux système d’exploitation (open source, GPL – Motorola et DoCoMo)
  • Et d’autres anecdotiques…

De la même manière, il existe plusieurs solutions de publication permettant de construire un contenu riche à destination des trois types de circuits de distribution les plus courants : l’Appstore iOS, le Google play Android et pour quelques-unes l’Amazon App-Shop. Ne sont pas citées les solutions uniquement à destination de l’iPad.

Le constat est que certains OS ne sont pas pris en compte dans la publication digitale. En terme de part de marché, ces solutions ciblent quand même 95,7% des utilisateurs de plateformes mobiles. La situation sur les tablettes est encore plus marquée : 97,9% des utilisateurs. Pour les smartphones et tablettes, l’OS de Google est passé devant iOS, en part de marché. Mais là ou Apple est le seul constructeur de smartphone et de tablette, l’OS google doit être diffusé sur plusieurs supports mobiles de différents constructeurs.

De la fragmentation aux versions systèmes

La publication sur iOS ne pose pas trop de soucis, la taille d’écran étant partagée entre trois formats pour iPhone et deux pour l’iPad. De plus , la version du système n’est pas problématique, la plupart des solutions étant compatible avec au moins les deux dernières versions majeures du système (iOS 6 et 7). Deux marchés sont disponibles, l’Appstore et Newstand qui permettent de diffuser du contenu de manière précise.

La publication sur l’OS google est plus problématique car de multiples formats d’écrans sont utilisés par les différents devices :

Tableau format ecran

Ces critères sont à prendre en compte lors de la définition technique de la publication, car cela modifie la qualité de rendu du document affiché. La difficulté est d’intégrer cette donnée dans l’évaluation des coûts de production.

Une autre donnée est à prendre en compte : la version de l’OS.
Beaucoup de solutions nécessitent Ice Cream Sandwich (4.0.x) au minimum pour pouvoir tourner, voire Android Jelly Bean (4.1/4.2/4.3). Cela représente 79,7% des tablettes et smartphone. Google, pour limiter le fractionnement des version de systèmes, va modifier sa politique vers les constructeurs et notamment sur l’attribution du GMS (Google Mobile Service) qui autorise le fonctionnement des applications Google et du Google Play au version 4.4 KitKat, ce à partir du 31 juillet 2014 (soit 1,1% de part de marché). C’est déjà effectif pour les terminaux neufs équipés d’Android 4.1 Jelly Bean depuis le 1er février 2014. La part de marché des terminaux disponibles va donc fortement se réduire en ce début d’année 2014…

tableau systeme android

tableau date version android

Les constructeurs dans la balance

Les constructeurs de produits sous licence Android ont pour certains, dans un but marketing, modifié le système d’exploitation en rajoutant une couche logicielle personnalisée, et en modifiant certaines applications, voire en les supprimant dans le but de capter une grande partie des utilisateurs ainsi que leurs informations. Cette méthode induit plusieurs soucis concernant l’OS:

  • L’OS n’est pas forcément à jour, il existe un délai plus ou moins important entre la publication de la nouvelle version de l ‘OS par google et son adaptation par le constructeur. De plus, certains fabricants bloquent toute possibilité de mise à jour avec un système Android neutre, ce qui nécessite de passer par un jailbreak de l’appareil !
  • La disparition du Google play, ou de l’Android market pour le remplacer par un système de vente propre au constructeur. Samsung est le spécialiste, car tout les produits estampillés de la marque coréenne ont un Samsung market en lieu et place du Google Play ou Android Market dont l’installation via le web n’est pas automatique – Samsung ayant bloqué cette fonctionnalité sur certain de ses produits. Cela signifie que vous croyez publier pour Android, mais votre produit ne sera disponible que sur les machines disposant du Google play. Donc pas pour les produits Samsung !

La réalité des chiffres

Avant d’entrer dans le détail, cette infographie montre assez bien le comportement d’achat différent entre les utilisateurs iOS et Android. En effet, iOS, soit 18,2 % du marché global a généré 5,1 millions de dollars par jour, alors que le Google market qui représente 74,4% du marché n’a généré que 1,1 millions, soit 21% pour 4 fois plus d’utilisateurs. Ce facteur est à prendre en compte lorsque l’on prévoit un modèle économique de diffusion : l’utilisateur Android dépense beaucoup moins.

Dans le détail, à ce jour, publier pour Android, ne signifie pas publier forcément pour les chiffres annoncés équivalent au part de marchés Android.

Graphique_base

En pondérant les chiffres avec les problèmes des versions d’Android, la répartition entre les constructeurs qui limite l’accès a l’Android Market, la publication digitale pour Android ne représente plus que 24% des utilisateurs, en sachant de plus que les utilisateurs Android consomment beaucoup moins d’applications et que le développement posera beaucoup plus de problématiques que pour iOS, donc des coûts supplémentaires.

Graphqieu_exploitable

Les chiffres sont encore pires si l’on prévoit un projet incluant les smartphones.

Un constat alarmant.

La publication digitale se heurte à un mur, celui de la plateforme sur laquelle l’app sera téléchargée. Le choix technologique et marketing des constructeurs a certes permis une plus large diffusion du support, de la tablette, ce qui donne accès à cet outil à un plus grand nombre, mais les contenus pouvant être diffusés se trouvent restreints par les systèmes de vente.
Si le choix d’Android est impératif, en ne perdant pas de vue qu’il est impossible de toucher tous les utilisateurs de tablette, mais juste de cibler une certaine catégorie, il conviendra de faire attention au coût d’élaboration du contenu, à la limitation de certaines solutions et à la visibilité de la publication.

Richard Couet

Consultant en solutions de publication digitale - Formateur Expert PAO et DPS

7 Commentaires
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Hervé Pfeiffe
15 mars 2014 12 h 47 min

Pour compléter cette démonstration, il y a 3 autres points qui ne facilitent pas la tâche : • Les ventes sur iOS sont supérieures en nombre et en revenu comparées à Android. Les Androidiens achètent nettement moins et préfèrent le gratuit. • En plus, les choses qui se vendent le mieux sur Android sont les jeux. La publication numérique (incluant les livres électroniques) ne décolle pas. • La grosse majorité des appareils sous Android ne sont pas assez performants pour faire tourner correctement une publication numérique faites avec les principaux outils de publication numérique (DPS, Aquafadas AVE, Mag+…). Il n'y a… Lire la suite »

Valéry Girou
Administrateur
15 mars 2014 14 h 37 min

🙂 Article intéressant à ce propos http://hervepfeiffer.net/2013/02/28/de-la-difficu

Hervé Pfeiffe
24 mars 2014 1 h 54 min
Répondre à  Valéry Girou

Merci. L'article date un peu, mais reste étonnamment d'actualité.

Vincent DROUOT
16 mars 2014 21 h 20 min

Merci beaucoup Richard et Hervé pour ces précisions importantes sur le marché Androïd.
Ces infos ont déjà servi à un de mes clients éditeur de magazine qui se posait la question sur l'importance de porter son magazine sur cette plateforme.
Un véritable outil d'aide à la décision.

A regarder aussi, chacune des solutions de Digital Publishing ne proposent pas encore une égalité technologique dans les enrichissements et interactivités identique sur iOS et Androïd :

Pour Adobe DPS :
http://helpx.adobe.com/digital-publishing-suite/h

Pour Aquafadas :
http://helpdesk.aquafadas.com/index.php?/Knowledg

Vincent Suzat
Éditeur
18 mars 2014 11 h 01 min

Pour DPS, Adobe annonce depuis le 15 mars une mise à jour en v30 du DPS, avec notamment un calendrier d'évolution et de mises à jour du ContentViewer natif Android et Windows. Apparemment ils souhaitent rattraper le retard vis à vis de la version iOS.

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